Croire aux Anges (introduction)
Avant de discuter et d'expliquer cet élément essentiel qui est l'un des piliers du dogme islamique, nous citons les trois vérités suivantes :
· La première :
Est que l'Univers tout entier se divise en deux catégories : "l'invisible" et "le visible".
L'invisible est ce qui est absent (ou abstrait) et n'apparaît pas aux yeux des gens, mais sa vérité-même est conçue par leurs esprits, comme toutes les choses qui existent sur la terre et au ciel.
Le visible est différent de l'invisible, il est son contraire, c'est tout ce qui existe sous les yeux des gens, qui peut être regardé, vu ou conçu au moyen de l'un des cinq sens qui sont, l'ouïe, la vue, le toucher, l'odorat et le goût.
· La deuxième :
Est que, est prescrit à l'être humain d'après la nature de la vie, de croire en l'invisible et cela lui est en quelque sorte imposé, de manière qu'il ne peut en aucun cas y échapper, à moins qu'en lui-même cela lui paraisse absurde, mais par ce fait, il délaisse sa dignité et son honneur d'être humain, pour devenir ensuite tel un vil animal, qui n'a rien de bien, ou une machine sourde qui ne peut ni sentir ni concevoir !
L'être humain a une existence, et quand il est dans un endroit, il lui est impossible de se trouver dans un autre lieu tout en se trouvant à l'endroit où il se trouve. Et de là, tous les autres endroits plus ou moins éloignés où il ne se situe pas deviennent alors invisibles pour lui. Il ne peut les voir, et se doit pourtant de croire qu'ils existent avec tout ce qu'ils contiennent de choses et de créatures, quand il y a des traces qui le prouvent, ou des informations véridiques qui l'attestent.
Aussi, les cinq sens de l'Homme qui l'aident à la conception ont un pouvoir limité à un certain domaine.
Par exemple, son ouïe lui permet d'entendre les sons et les voix qui sont assez hautes et fortes, mais quand il s'écarte à une certaine distance, il lui devient impossible de les entendre.
Sa vue se limite à voir les corps qui sont un peu grands, mais s'ils sont très minuscules, très minimes tels que les microbes par exemple, il lui est impossible de les voir.
De même pour son toucher, il peut sentir les choses rugueuses et épaisses, et quand elles sont très fines, au contraire, il cesse de les sentir.
Sa raison-même se lasse de concevoir des choses raisonnables et se fatigue de les imaginer précisément
Par conséquent, l'homme est obligé de croire à des choses qu'il ne voit pas et qu'il n'a senti avec aucun de ses sens. Il n'a pu les imaginer dans son esprit et par ce fait, il n'a pas le choix, s'il veut prendre compte de sa dignité et bien estimer et respecter sa valeur humaine !
Et comment peut-on nier ou méconnaître cette vérité, alors que nous pouvons vivre dans un pays sans jamais le quitter, et pourtant, croire en l'existence de dizaines de pays sans même les avoir visités ou connaître ceux qui les ont visités ?
Aussi, nous pouvons trouver par exemple un autre individu qui n'a pas vu un éléphant durant toute sa vie, et qui pourtant, croit à l'existence de cet animal malgré cela, sans même avoir rencontré quelqu'un qui l'a vu. Et un troisième qui croit fermement à la force de l'attraction et à sa loi, pourtant il est bien connu que cette force ne peut être vue.
On peut trouver également un quatrième individu qui est né orphelin de père sans donc l'avoir vu ou connu. Cependant il est certain qu'il a un père, en aucun cas, il le nie.
Par conséquent, il est ridicule qu'un individu prétende qu'il ne croit pas à l'existence des choses invisibles, ou qu'il puisse passer sa vie sans croire à « l'invisible ».
· La troisième :
C'est que l'être humain acquiert des connaissances sur toutes les choses existantes au moyen de sa raison et de ses sens. Avec sa raison, il conçoit toutes les pensées et les réflexions dites raisonnables et spirituelles.
Au moyen de ses sens, il conçoit toutes les choses matérielles, que l'on peut voir, entendre, sentir, flairer et goûter.
Au moyen de son esprit, il a conçu la vertu de la sincérité et le vice du mensonge. Au moyen de la raison, il conçoit les choses impossibles, comme la chose quand elle se trouve dans un endroit qui ne peut, bien évidemment, se trouver au même moment dans un autre endroit.
Et pour les choses vues, le corps a besoin de se poser, ce qui est fabriqué provient obligatoirement d'un fabricant qui a construit et battit. Et les choses possibles, probables, comme le fait de dire d'un malade, qu'il peut guérir de sa maladie ou non, ou de l'absent qui reviendra ou ne reviendra pas.
· Au moyen de la vue, il a constaté les choses visibles, leurs longueurs, leurs largeurs, et leurs qualités.
· Avec l'ouïe, il a saisi les sons et les voix, il les a discernés les uns aux autres et a reçu les informations et les nouvelles et en a ensuite saisi leur signification.
· Avec le goût, il a découvert tous les goûts, il en a constaté le doux et l'amer, l'aigre et le salé.
· Avec l'odorat, il a flairé et découvert toutes les odeurs, les bonnes et les mauvaises.
· Au moyen du toucher, il a discerné les corps rugueux ou lisses, chauds ou froids.
L'homme raisonnable qui entend une voix ou un son lointain, ne voit pas de qui, il peut provenir. Ne croit-il pas, cependant, à l'existence de celui qui le produit comme s'il l'avait vu ?
L'homme raisonnable qui trouve une chaise posée dans une chambre, ne doute-t-il pas que quelqu'un l'a posée à cet endroit pour que l'on puisse s'y asseoir, sans qu'il ait vu pour autant celui qui l'a déposée ? Et quand un homme raisonnable voit un livre, ne conçoit-il pas immédiatement sans doute ni hésitation, que quelqu'un l'a composé et que la machine l'a imprimé ?
Enfin, il est parvenu à la certitude de toutes ces vérités au moyen de l'information (la nouvelle) et de la trace, qui constituent la preuve raisonnable pour croire à tous les « invisibles ».
Pour cela nous parlerons en toute confiance sur les Anges, et nous allons certifier leur existence, c'est une réalité confirmée que ne peut nier ou méconnaître un homme doué de raison.
Quant à ceux qui ont méconnu leur Seigneur, démenti leur raison et qui sont tombés du ciel de leur dignité, de sorte qu'ils ne croient plus à rien, pas même à leur propre existence. Ceux-ci, nous ne leur prêtons pas attention, ni ne les prenons en considération, s'ils ne croient pas ou s'ils méconnaissent et démentent.