Isarël guide du bon boycotteur
Israël : guide du boycotteur efficace
La situation plus que critique à Gaza a poussé plusieurs d’entre vous à revoir leur engagement au quotidien pour la cause palestinienne, et c’est une excellente chose. Au delà des manifestations, des dons ponctuels ou permanents, vous êtes nombreux à vous demander comment agir concrètement à votre niveau. L’une des solutions efficaces pour manifester votre désapprobation de la politique israélienne est de taper là où ça fait mal : le Boycott.
Aussi simple que puisse paraître cet acte de conscience, nombreux sont ceux qui se perdent dans la liste des produits à boycotter qui circule sur le web, ou qui ne savent tout simplement pas quoi répondre aux « démotivants » qui souhaitent libérer leur conscience de leur inaction.
Nous vous proposons donc ce guide du boycotteur efficace, un guide simple, qui fera de vous un boycotteur engagé et averti !
1 ) Le Boycott c’est quoi ?
Le boycott est le fait de ne plus commercer, ou échanger avec une société, un groupe ou un pays, afin d’exercer une pression sur lui. Ce boycott peut être commercial, académique (le boycott d’intervenants universitaires par exemple), ou culturel.
Dans le cas du boycott d’Israël, les formes de boycott peuvent être multiples en fonction de la situation rencontrée :
Cas n°1 : Boycott d’un produit dont l’usine se situe dans les territoires occupés, ou d’un produit agricole cultivé dans les territoires occupés.
Cas n° 2 : Boycott d’une entreprise qui permet le développement de l’état colon par un apport financier, ou qui commerce avec Israël permettant son développement (fournisseur de bulldozers , ou de matériaux pour la construction des colonies illégales, par exemple).
Cas n°3 : Boycott d’artistes, de sportifs ou d’universitaires qui possèdent le libre droit de circuler à l’étranger, quand les palestiniens circulent difficilement à l’intérieur et à l’extérieur de leur propre pays.
2 ) Comprendre et faire comprendre l’intérêt du Boycott.
La règle de base qui prévaut est : les actes ne valent que par leurs intentions. Or, pour clarifier son intention autant comprendre la nature de l’acte que l’on entreprend.
L’argument préféré du « démotivant » est : « De toute façon, le boycott ne sert à rien, ce n’est pas toi qui va faire couler cette entreprise. »
Pourquoi donc boycotter ?
- Je boycotte car : Les actions de boycott n’ont pas vraiment pour vocation de « faire couler » une entreprise. Elles sont aussi un moyen de pression collective pour les inciter à ne plus investir, ni commercer avec Israël. Et ça marche…
En Janvier 2014, le fond PGGM qui gère des fonds de pension, le plus grand aux Pays-bas a mis fin à ses investissements dans les produits de cinq banques israéliennes car elles financent la construction des colonies dans les Territoires occupés.(1)
En décembre 2013 : Une autre société des Pays Bas : la société d’eau Vitens, a mis fin à sa collaboration avec son homologue israélien Mekorot, accusée de discriminer les Palestiniens dans leur accès à l’eau.
En 2011 : La campagne européenne BDS (boycott désinvestissement sanction) a enregistré l’un de ses plus grands succès. Agrexco, une société israélienne d’importation de fruits et légumes a été placée en liquidation judiciaire suite à des difficultés financières provoquées en outre par l’immense campagne de Boycott autour de cette société d’importation.
En décembre 2013 : Les membres de la plus ancienne association dédiée aux études américaines, l’ASA, qui regroupe 5 000 professeurs américains, ont voté en faveur du boycott universitaire d’Israël. Une action qui n’a pas manquée d’inquiéter Israel.
N’oublions pas non plus l’exemple de l’Afrique du Sud, investir en Israël fait clairement aujourd’hui mauvaise publicité. A nous donc de le faire sentir aux entreprises qui investissent dans un état d’apartheid !
- Je boycotte car : c’est légal ! Malgré les intimidations des gouvernements, notamment de la France, pour interdire les actions de boycott, en témoignent les nombreux procès envers les militants des actions BDS.
- Je boycotte car : Le boycott est aussi et surtout un acte de conscience. Peut-on critiquer et dénoncer les agissements d’Israël, tout en continuant à participer à son développement ? Se taire c’est accepter et collaborer, alors soyons des consommateurs avertis et conscients, car nous aurons des comptes à rendre auprès d’Allah swt !
3 ) Quels sont les produits à boycotter ?
Il est souvent difficile de s’y retrouver dans les longues listes de produits à boycotter qui circulent sur le web. Il faut se souvenir que le boycott est une action d’intimidation.
La méthode la plus efficace est donc de boycotter un petit nombre de marques, mais de boycotter EN MASSE !
Les campagnes BDS préconisent le boycott des produits fabriqués ou cultivés dans les territoires occupés, ainsi que les produits d’entreprises qui participent clairement au développement d’Israel et de la colonisation. Voici donc, selon nous, la liste des produits que nous devrions TOUS boycotter :
Macdonald : Figure de l’impérialisme américain qui prend soin de ne pas laisser filtrer d’information sur son soutien à Israël. Plusieurs éléments pourtant doivent nous pousser à boycotter ce géant de la malnutrition : Plus de 170 restaurants sont présents sur le territoire dans lesquels il est formellement interdit aux employés de parler arabe. Par ailleurs, Macdonald est soupçonné de participer au financement de la « Jewish united fund », une influente association sioniste américaine qui participe et finance la promotion d’Israël. En 2000 cette association a félicité Macdonald pour son partenariat (2). Le site internet de la « Jewish united fund » (3) nous renseigne également que Macdonald fait aujourd’hui partie des nombreuses entreprises qui participe au « Matching gift program » au profit de cette association. Ce programme américain a pour principe de faire doubler par l’entreprise partenaire la somme d’un don effectué à une association par l’un de ses employés.
Coca cola : Deuxième figure de l’impérialisme américain aux effets ravageurs sur la santé, et à la politique sociale désastreuse ! Ces deux seules raisons devraient nous pousser à ne plus consommer la célèbre boisson à l’étiquette rouge. Si les informations sont également discrètement diffusées par Coca-cola, de nombreuses sources affirment le partenariat de longue date entre Coca-cola et Israël, dont vous trouverez une liste en cliquant ici. La plus récente de ces collaborations est celle qui lie Coca-cola à HP-israel. Coca-cola a en effet fait appel à cette entreprise israélienne pour répondre au besoin d’impression des 800 millions d’étiquettes personnalisées portant plus de 150 prénoms (cf la campagne « Partage un coca avec… »). Cette impression a été rendue possible grâce aux imprimantes HP Indigo développées en Israël. Depuis les événements récents à Gaza, une récente campagne de boycott en Turquie commence à faire parler d’elle dans les médias, car de nombreux commerçants et restaurateurs ont décidé de ne plus vendre de coca-cola. A nous de suivre !
Attention, Coca-cola Compagnie c’est aussi : Fanta, Sprite, Nestea, Minute Maid, Powerade, Burn, Finley et Chaudfontaine.
Sodastream : Ce n’est aujourd’hui plus un secret pour personne. La machine a faire des bulles est fabriquée dans une usine située à l’intérieure même des colonies illégales (selon les résolutions de 1967). Sodastream possède aujourd’hui le monopole dans ce secteur. Il n’y a donc pas d’autre mot pour le dire : acheter Sodastream c’est donc directement financer et supporter la colonisation de la Palestine !
TEVA : cette entreprise est la première entreprise mondiale de production de médicaments génériques! Elle est implantée dans la ville industrielle de Petah Tikva. Ce sont donc des médicaments Made in Israel qui nous sont proposés dans nos pharmacies, sans que l’on s’en aperçoive. Peut-on se soigner avec des médicaments produits par un état qui limite l’accès aux soins aux palestiniens, et qui asphyxie Gaza ? Trois conseils donc pour un boycott efficace de TEVA :
1) Vérifier TOUJOURS la marque des médicaments génériques que votre pharmacien vous propose.
2) Refusez de prendre du TEVA et demandez une autre marque : vous en avez le droit.
3) Si votre pharmacien refuse ou n’a pas d’autre marque : changez de pharmacie. Quoi qu’il se passe n’hésitez pas toujours expliquer au pharmacien la raison de votre refus. Il se peut qu’il ne soit pas averti et change de fournisseur (cela est déjà arrivé !)
Fruits et légumes Mehadrin … Agrexco est mort, mais Mehadrin a repris une grande part de ses exportations. De manière générale, faites toujours attention à l’origine des fruits et légumes que vous achetez, attention à « Origine : Israël » ! La réglementation oblige le commerçant à afficher l’origine du produit, n’hésitez pas à le lui rappeler si ce n’est pas le cas !
Carmel , Jaffa, Jordan River et King Solomon : Les dattes israéliennes sont nombreuses! Toutes les dattes vendues par Israël sont cultivées dans les colonies illégales de la vallée du Jourdain. Israël détourne les ressources en eau au détriment de la population de la vallée.(4) Nous avons la chance de trouver de nombreuses dattes en provenance du Maghreb. Privilégiez donc celles-ci et surtout, prévenez votre commerçant ou primeur que ces dattes proviennent de colonies illégales. L’efficacité du boycott repose surtout sur le dialogue avec le commerçant, quelque soit le produit !
AHAVA : Marque de produits de beauté qui exploite les ressources de la mer morte. L’usine est située dans la colonie illégale de Mitspe Shalem, et elle appartient à cette même colonie pour 44 % des parts, et à la colonie Kalia pour le reste. Les profits de ces produits sont donc utilisés directement par ces colonies ! Ahava est distribué par Sephora, mais nous l’avons également trouvé chez Monoprix, comme le témoigne cette photo prise il y a quelques semaines dans un Monoprix de Marseille :
Les lingettes marques Carrefour, Auchan et autres : Les paquets mentionnent en tout petit « fabriqué en Israël ». Soyez attentifs ! Il s’agit de lingettes nettoyantes pour bébé, pour démaquiller, ou pour ménage.
729 et récemment 871… De manière général, tous les produits dont les codes barre comment par ces trois chiffres sont fabriqués en Israël ! Soyez attentifs.
4 ) Boycotter c’est bien, communiquer c’est mieux !
Quel que soit le produit concerné, ne manquez pas une occasion de communiquer votre action de conscience. Votre primeur, votre pharmacien, vos parents, vos amis… l’efficacité du boycott reposera sur la communication que vous en faites. Armez -vous des informations que nous vous avons donné sur chacun de ces produits, vous êtes dans votre bon droit, et le boycott des produits cités ci dessus n’est pas un choix, mais une obligation pour chacun de nous ! Peut -on financer des entreprises installées sur les territoires occupés ? Peut – on sans conscience consommer les produits de l’apartheid et du crime de nos frères et sœurs ? Sachez aussi dire aux « démotivants » que l’appel vient des palestiniens eux même, et que même si certains sont employés par les entreprises des colonies, ils sont exploités, tout comme leurs terres !
Pour conclure, un argument de taille aux « démotivants » qui vous diront que seul vous n’arriverez à rien : Si chacun de vous engage seulement 5 de vos proches, qui à leur tour engagerons 5 des leurs proches au bout 10 maillons de chaines nous aurons motivé presque 10 millions de personnes !
Alors, ne pouvons nous réellement pas changer les choses ?
Pour suivre les campagnes de boycott, visitez le site internet du mouvement BDS (boycott, désinvestissement, sanction).